Ce mois-ci dans les Folia

La consommation croissante d’opioïdes ces dernières années s’observe également en Belgique, même si heureusement elle n’y atteint pas encore les proportions constatées aux États-Unis. Une part importante est utilisée dans le cadre de douleurs chroniques non cancéreuses telles que les douleurs de l’arthrose et du dos. Il devient de plus en plus clair que l’utilisation chronique d’opioïdes dans ces douleurs chroniques a un rapport bénéfice/risque défavorable. Plusieurs effets indésirables graves y sont associés, et l’effet à long terme est trop limité. Il est donc regrettable de constater que le marché continue d’être approvisionné en nouvelles préparations combinant des opioïdes avec du paracétamol ou un AINS, alors qu’elles n’ont pratiquement aucune place, même utilisées à court terme. Ce type d’associations fixes contribue plutôt, à tort, de banaliser le recours aux opioïdes. En particulier dans le cas des douleurs chroniques non cancéreuses, il importe de ne pas négliger la prise en charge non médicamenteuse, et de rester conscient du risque de voir se développer un syndrome de sensibilisation centrale lorsque la prise en charge se focalise trop sur la perception de la douleur et pas suffisamment sur un bien-être général, visant une amélioration des capacités fonctionnelles.
 
La plus récente classe d’hypolipidémiants, les inhibiteurs de la PCSK9, sont des anticorps monoclonaux dont les effets positifs sur des critères d’évaluation cardiovasculaires, observés dans des études récentes, sont accueillis avec grand enthousiasme. Un certain sens critique est toutefois nécessaire à l’égard des résultats de ces études, car, après analyse, la place de ces médicaments s’avère encore incertaine jusqu’à présent, et plutôt limitée. Plus d’informations à ce sujet dans le présent numéro.
 
L’utilisation de médicaments en période de grossesse mérite toujours une attention particulière. Il semblerait que chez les femmes enceintes (ou susceptibles de l’être), on n’ait pas encore suffisamment le réflexe de penser aux précautions à prendre, et que certaines grossesses aient même été exposées à des rétinoïdes, qui sont pourtant absolument contre-indiqués pendant une grossesse (et même parfois avant). Le présent numéro vous informe davantage sur cette problématique.