Les résultats d’une étude sur le cancer de l’utérus et l’emploi de contraceptifs oraux a largement suscité l’intérêt des médias. La méta-analyse de 36 études épidémiologiques1 (dont 15 études prospectives) a analysé le risque relatif de cancer de l’utérus lié à l’emploi de la pilule et a conclu que l’emploi de la pilule réduit de
24 % le risque de cancer de l’utérus par tranche de 5 ans2 de prise de la pilule, et que ce bénéfice persiste encore 30 ans après l’arrêt de la pilule. En terme absolu, cela signifie que pour des pays à revenu élevé on estime que l’emploi de la pilule pendant 10 ans diminue le nombre de cas de cancer de l’utérus avant l’âge de 75 ans de 2,3 sur 100 femmes à 1,3 sur 100 femmes.

Des études épidémiologiques affirmaient déjà que l’emploi de la pilule protège contre le cancer de l’utérus. Ces résultats ne dépendaient pas de la composition des contraceptifs oraux, qui variait fortement au fil des années. Cette étude fournit entre autres d’autres informations supplémentaires concernant la durée de l’effet protecteur. Ces données supplémentaires ne modifieront pas la place des contraceptifs oraux de manière substantielle étant donné que d’autres facteurs prépondérants sont pris en considération lors du choix, par exemple l’efficacité contraceptive ou le risque de thrombose.

Il semble donc que les médias accordent déjà trop d’attention à cette étude, oubliant le plus souvent également de situer les nouvelles données dans le contexte global des avantages et inconvénients de la contraception orale.

1 Lancet Oncol 2015 Published Online August 5, 2015

2 Le risque relatif a été calculé par tranche de 5 ans de prise de la pilule, ce qui a mené aux groupes suivants : jamais, moins d’1 an, 1 à 5 ans, 5 à 10 ans, 10 à 15 ans, et plus de 15 ans de prise de la pilule. La médiane a chaque fois été utilisée pour évaluer ce risque relatif.