Traitement de l’épilepsie chez l’enfant
L’épilepsie est un tableau clinique difficile qui comporte, certainement chez les enfants, de nombreux types et syndromes différents. On peut distinguer les types suivants.
Sur base du type de crise, de l’âge de l’enfant au moment de la 1 ère crise, des antécédents familiaux et de l’électroencéphalogramme, on essaiera dans la mesure du possible de définir le syndrome épileptique, ce qui est important pour déterminer le choix de l’antiépileptique le mieux adapté. Les quatre syndromes les plus fréquents sont: (1) l’épilepsie bénigne rolandique de l’enfant (" Benign Rolandic epilepsy of childhood " ou BREC), (2) l’épilepsie cryptogénique symptomatique localisée (" cryptogenic/symptomatic, localisation- related epilepsy "), (3) l’épilepsie myoclonique juvénile (JVE) et (4) le petit mal absence de l’enfance (" childhood-onset typical absence epilepsy "). Choix de l’antiépileptiqueLorsque le syndrome épileptique ne peut être identifié, le choix dépendra du type de crise le plus fréquemment rencontré.
Même lorsque le syndrome épileptique a pu être identifié, la carbamazépine et l’acide valproïque restent souvent le premier choix. Si les effets indésirables de ces médicaments sont inacceptables, ou que, même aux doses maximales acceptées chez l’enfant, ils ne sont pas suffisamment efficaces, d’autres médicaments peuvent être nécessaires dans certains syndromes, soit en monothérapie, soit comme traitement adjuvant. Tous les antiépileptiques plus récents (lamotrigine, gabapentine, topiramate, tiagabine, vigabatrine) paraissent efficaces comme traitement adjuvant dans l’épilepsie partielle. Outre le type de crise et le syndrome épileptique, le profil de sécurité du médicament et l’existence d’une forme galénique permettant son utilisation chez l’enfant déterminent également le choix de l’antiépileptique (ou des antiépileptiques). En général, une monothérapie permettra d’éviter l’apparition de crises pendant au moins 1 à 2 ans chez 65 à 70% des enfants. Effets indésirables
L’utilisation d’antiépileptiques pendant la grossesse est associée à un risque accru de spina bifida et d’autres malformations. Ce risque tératogène, ainsi que la nécessité d’une contraception efficace (et de suppléments éventuels en acide folique) doivent être discutés avec les adolescentes sous traitement antiépileptique. SuiviLe traitement doit être suivi par un spécialiste en la matière, mais les prestataires de soins de première ligne sont aussi souvent impliqués dans le suivi continu et l’encadrement de l’enfant et de sa famille. Le médecin traitant doit veiller par exemple à ce que le traitement soit correctement pris. Il doit être attentif à l’apparition d’effets indésirables et d’interactions avec d’autres médicaments, et il doit prendre contact avec le spécialiste en cas d’aggravation de la situation clinique. La détermination des taux plasmatiques des antiépileptiques ne doit pas être effectuée systématiquement, mais elle peut être utile, par ex. en cas de doute quant à l’observance du traitement, ou lorsque l’enfant n’est pas en mesure de décrire d’éventuels effets indésirables. La décision d’interrompre un traitement antiépileptique, et du moment pour le faire, doit être prise par le spécialiste, en concertation avec l’enfant (ou l’adolescent) et sa famille. Cette décision dépendra de plusieurs facteurs parmi lesquels la nature du syndrome épileptique et la durée de la période sans crise. Il ressort d’une étude américaine que 77% des enfants avec un développement neurologique par ailleurs normal, et qui, sous traitement, n’ont plus fait de crise pendant au moins 2 ans, n’en présentent pas non plus 2 ans après l’arrêt progressif (sur 2 à 3 mois) du traitement. Les enfants atteints d’épilepsie myoclonique juvénile requièrent toutefois souvent un traitement à vie étant donné le taux élevé de récidives à l’arrêt du traitement. D’après: |