Traitement des dermatomycoses

Le traitement des dermatomycoses a déjà fait l' objet d' un article dans les Folia d’ octobre 1996. La conclusion était la suivante. Dans les dermatomycoses superficielles, la préférence est accordée à un traitement local; dans ce cas, un dérivé azolique est le premier choix. Dans les onychomycoses à dermatophytes, un traitement par voie systémique se justifie; dans ce cas, la terbinafine par voie orale est le premier choix.

Depuis, le British Medical Journal a publié les résultats d' une méta-analyse sur le traitement local des dermatomycoses Brit Med J [319 : 79-82(1999)] , et d' une étude randomisée en double insu sur le traitement systémique des onychomycoses Brit Med J 318 : 1031 - 1035(1999)] , ainsi qu' un éditorial s' y rapportant Brit Med J 319 : 71-72(1999)] . L' auteur de cet éditorial conclut que la terbinafine est le traitement local le plus efficace des dermatomycoses à dermatophytes, et aussi le traitement oral le plus efficace des onychomycoses à dermatophytes. L' efficacité accrue de la terbinafine par rapport à celle des dérivés azoliques peut s' expliquer par son effet fongicide plus marqué. L' auteur fait remarquer que le risque d' effets indésirables tels des troubles hépatiques doit être pris en considération lors d' un traitement oral par un antimycosique.

Ces publications ont fait l' objet de plusieurs critiques, en particulier de médecins généralistes [ Brit Med J 319 : 1196(1999) ]. Ceux-ci attirent l' attention entre autres sur le coût et le rapport coût/bénéfice d' un traitement par la terbinafine pour une affection le plus souvent sans gravité. L' auteur d' une des critiques estime qu' il importe surtout de savoir chez quels patients un traitement s' avère vraiment nécessaire. Selon lui, il ne faut traiter une onychomycose que lorsque celle-ci occasionne des problèmes mécaniques ou lorsque le patient présente des troubles circulatoires ou neurologiques. Si un traitement est indiqué, il y a lieu d' obtenir une confirmation microbiologique de l' infection avant d' instaurer celui-ci. Dans les autres cas, il suffit d' expliquer aux patients que leur problème est surtout esthétique et ne nécessite pas de traitement.

Un expert que nous avons consulté fait remarquer qu' il faut faire une distinction entre les patients chez qui une onychomycose est découverte fortuitement et les patients qui consultent spécifiquement pour un tel problème. Il estime que chez ces derniers, un traitement peut difficilement être refusé.