L’étude Perséphone avec le trastuzumab dans le cancer du sein HER2-positif précoce: un traitement de 6 mois au lieu d’un an?
Chez environ 20% des carcinomes mammaires, une surexpression du « récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain » (« HER2-positif ») est présente. Dans ce cas, la tumeur est plus agressive (développement plus rapide de métastases, plus de récidives). En cas de cancer du sein HER2-positif précoce (« early breast cancer » ou EBC), le trastuzumab (Herceptin®) est recommandé comme traitement adjuvant. Le trastuzumab est un anticorps monoclonal qui se lie à ce récepteur. Classiquement, une période de traitement d’un an par le trastuzumab est recommandée : celle-ci est basée sur les études soumises lors de la demande d’autorisation du trastuzumab. Un effet protecteur à plus long terme après une année de traitement a été confirmé [voir Folia septembre 2017]. L’étude Perséphone a examiné si un traitement de six mois d’un carcinome mammaire HER2-positif précoce « n’est pas moins efficace » (« non inferior » ou « non inférieur ») que le traitement classique d’un an. Les premiers résultats ont été présentés récemment au congrès 2018 de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology ; pour l’abstract, veuillez cliquer ici). En comparaison avec un traitement d’un an, la durée plus courte du traitement n’était pas moins efficace en termes de survie sans maladie, et moins de toxicité cardiaque a été constatée. Une réduction de la durée du traitement serait bien sûr bénéfique, aussi bien en termes d’effets indésirables (p.ex. cardiotoxicité) qu’en termes de coût. Ceci est prometteur, mais il est trop tôt pour abandonner la durée de traitement classique d’un an : la publication complète des résultats doit être attendue (seuls les résultats en ce qui concerne la cardiotoxicité ont été publiés jusqu’à présent), et d’autres études avec un suivi plus long que les 4,5 ans actuels sont nécessaires.