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En bref: benzodiazépines et risque de démence
- Il n’est pas prouvé qu’il existe un lien entre l’utilisation de benzodiazépines et le risque de démence. Certaines études observationnelles1 ont montré un lien entre l’utilisation prolongée de benzodiazépines et l’apparition d’une démence chez la personne âgée, mais d’autres études observationnelles, dont une étude de cohorte récente2, ont donné des résultats contradictoires. Cette étude de cohorte a évalué le risque d’apparition d’une démence dans une population âgée (3434 participants de plus de 65 ans, sans démence préexistante) en fonction de la dose totale cumulée de benzodiazépines (total standardized daily dose, TSDD) sur une période de 10 ans. Les résultats indiquent une légère augmentation du risque de démence chez les personnes avec une faible consommation de benzodiazépines (< 120 TSDD) mais pas chez les personnes avec une consommation élevée de benzodiazépines (> 120 TSDD). Ces résultats ne permettent donc pas d’établir un lien causal entre l’utilisation de benzodiazépines et le risque de démence. Le fait que des études observationnelles donnent des résultats contradictoires n’est pas surprenant vu leurs méthodologies différentes et l’existence probable de facteurs confondants (p.ex. comorbidités, traitements concomitants). Vu les effets indésirables bien connus des benzodiazépines (sédation exagérée, troubles de la mémoire et de la concentration, confusion, risque de chute, dépendance), leur utilisation dans cette population vulnérable requiert la plus grande prudence même sans preuve d’un lien causal avec la démence.
1 BMJ 2014;349:g5205 (doi:10.1136/bmj.g5205) avec un éditorial BMJ 2014;349:g5312 (doi:10.1136/bmj.g5312)],
2 BMJ 2016;352:i90 (doi:10.1136/bmj.i90)