Ce mois-ci dans les FoliaLe CBIP s’efforce, au moyen de ses publications, de promouvoir l’usage rationnel des médicaments, et s’appuie pour cela sur des sources approuvant le principe d’" evidence-based medicine " (EBM). L’EBM se base entre autres sur l’utilisation de preuves provenant d’études cliniques. Une condition essentielle pour contribuer à l’EBM est que ces preuves soient traitées et publiées de manière correcte. Malheureusement, il nous faut constater que toutes les études cliniques et les publications qui en découlent ne sont pas aussi fiables. Ainsi, la publication d’une étude en 2001 au sujet de la paroxétine chez des adolescents atteints de dépression (" Study 329 ") pose problème; c’est ce qui ressort d’une nouvelle analyse récente de toutes les données de l’étude. Le fait que les auteurs, la firme promotrice et le périodique n’aient pas retiré la publication originale suite à la publication des résultats de la réanalyse, est incompréhensible et porte préjudice à la médecine et à l’EBM en particulier. En revanche, il est encourageant de constater que de plus en plus d’initiatives sont prises pour mettre à disposition d’investigateurs indépendants toutes les données des études sur lesquelles se basent les publications. Dans une étude parue récemment, une diminution de la mortalité cardio-vasculaire a été constatée chez des patients diabétiques de type 2 traités par l’empagliflozine, un antidiabétique de la classe des gliflozines. C’est la première fois depuis 1998 (à l’époque il s’agissait de la metformine) que l’efficacité d’un antidiabétique en termes de diminution de la mortalité cardio-vasculaire est démontrée dans une grande étude clinique. Ces résultats sont encourageants en soi, mais il paraît toutefois prématuré, sur base de cette seule étude, d’avancer l’empagliflozine comme traitement de premier choix dans le diabète de type 2. Dans ce numéro des Folia, nous tentons de situer cette étude de manière nuancée. |