Ce mois-ci dans les Folia

Il est souvent impossible de déterminer si des résultats obtenus avec un médicament en particulier valent pour toute la classe à laquelle il appartient. Il y a des éléments qui portent à croire que l’efficacité dans l’insuffisance cardiaque n’est pas comparable pour tous les β-bloquants et que tous les β-bloquants ne peuvent pas être utilisés pour chaque degré d’insuffisance cardiaque. Une diminution de la morbidité et de la mortalité a été démontrée avec le carvédilol en cas d’insuffisance cardiaque systolique sévère mais stable, et avec le bisoprolol, le carvédilol et le métoprolol en cas d’insuffisance cardiaque systolique légère à modérée stable. Aussi longtemps que de nouvelles études effectuées à large échelle n’ont pas démontré ces indications pour d’autres β-bloquants, il est préférable de se limiter à l’emploi des β-bloquants pour lesquels les données concernant l’efficacité dans l’insuffisance cardiaque sont disponibles.

Pour l’usage de médicaments durant la grossesse, il est encore plus difficile de formuler de bonnes directives. Des études à large échelle chez ces femmes sont généralement exclues pour des raisons d’ordre éthique et il faut se baser sur des données restreintes. Pour la prise en charge des nausées et vomissements liés à la grossesse, les médicaments proposés sont donc aussi ceux pour lesquels on dispose du plus grand nombre de données et qui semblent sûrs. On se base ici surtout sur des études épidémiologiques avec toutes leurs limites. La formule selon laquelle "le médecin doit peser soigneusement les avantages et les inconvénients&quot place ce médecin dans une situation difficile, justement en raison du manque de données précises et fiables.

Un autre problème concernant la rédaction de directives est illustré dans ces Folia: les directives basées sur des données concernant une certaine population ne peuvent pas être généralisées. On conseille, à tort, des nouveaux antibiotiques à large spectre dans le traitement de la cystite non compliquée. Les données de résistance sur lesquelles on se base proviennent le plus souvent d’échantillons d’urine de femmes présentant une infection urinaire compliquée.