Ce mois-ci dans les Folia

Tous les médecins et pharmaciens savent sans aucun doute qu’il est recommandé de ne prescrire ou délivrer des médicaments aux femmes enceintes qu’avec la plus grande prudence. Il est toutefois moins évident de mettre cette recommandation correctement en pratique. Il convient d’être attentif en permanence à la possibilité d’une grossesse chez une femme en âge de procréer. Une telle précaution sera le plus souvent prise spontanément lorsqu’il est question d’un médicament manifestement tératogène. Pour les médicaments avec lesquels un effet néfaste pendant la grossesse n’est pas aussi frappant ou est méconnu, on ne s’interrogera peut-être pas aussi vite au sujet d’une grossesse éventuelle. Les résultats d’une étude rétrospective réalisée en France, discutés dans ce numéro, sont toutefois alarmants. Dans cette étude, en moyenne 13,6 spécialités différentes par femme ont été prescrites pendant leur grossesse. Il est donc important que les médecins et pharmaciens restent vigilants à cette problématique.

Les douleurs neurogènes constituent souvent un problème difficile pour le médecin et le patient. Pour offrir un traitement optimal, il est fréquent de devoir recourir à des médicaments qui ne sont pas enregistrés comme analgésiques, tels certains antidépresseurs et antiépileptiques. De temps à autre, des analgésiques morphiniques devront être utilisés, mais leur efficacité peut être très différente d’un individu à l’autre, ce qui nécessite dès lors une adaptation très prudente de la posologie. Dans d’autres cas, la capsaïcine appliquée localement sera la plus efficace. La capsaïcine à 0,075% n’est cependant pas enregistrée comme spécialité en Belgique et doit dès lors être importée de l’étranger (par ex. du Royaume-Uni) pour la réalisation d’une prescription médicale. Tous ces obstacles peuvent être responsables du fait que certains patients souffrant de douleurs neurogènes ne sont pas traités de manière optimale.