Innocuité de l'ondansétron pendant la grossesseL’ondansétron est un antiémétique qui est utilisé dans la prévention et le traitement des nausées et vomissements postopératoires ou induits par une chimiothérapie ou une radiothérapie. Il est parfois aussi utilisé off-label (c.-à-d. dans une indication ne figurant pas dans le RCP) dans les formes sévères de vomissements en période de grossesse (hyperemesis gravidarum). Dans un article paru à ce sujet dans les Folia de mars 2012 , on mentionnait l’usage de l’ondansétron dans cette indication et le fait qu’on ne dispose que de très peu de preuves quant à son efficacité. De nouvelles données concernant l’innocuité de l’ondansétron pendant la grossesse sont disponibles depuis peu. Une étude de cohorte rétrospective danoise, portant sur plus de 1.000 femmes exposées (principalement dans la seconde moitié du premier trimestre de la grossesse) et plus de 7.000 témoins, ne révèle pas d’indices d’un risque accru d’avortement spontané, de naissance d’un enfant mort né, d’anomalies congénitales majeures (entre autres cardio-vasculaires, orofaciales ou au niveau du système nerveux), de naissance prématurée, de faible poids de naissance ou small-forgestational age babies1. Ces résultats sont encourageants mais ne permettent pas de tirer des conclusions définitives, entre autres parce que l’étude n’a pas suffisamment de puissance statistique pour pouvoir exclure une éventuelle légère augmentation de l’incidence de tous ces problèmes congénitaux par rapport à leur faible incidence de base. Cette étude s’ajoute à une autre étude de cohorte à plus petite échelle n’ayant pas non plus montré de risque tératogène2, et à une étude cas-témoins ayant par contre constaté une légère augmentation du risque de fente labio-palatine3. L’ondansétron ne peut être utilisé que dans des formes sévères d’hyperemesis gravidarum en cas d’échec d’autres traitements (méclozine, métoclopramide, hydratation par voie intraveineuse et administration d’électrolytes). L’ondansétron, utilisé par voie intraveineuse à doses élevées, a été associé à un allongement de l’intervalle QT [voir Folia de novembre 2012 ], et la prudence s’impose donc chez les femmes déshydratées et présentant des troubles électrolytiques (par ex. une hypokaliémie). Dans le RCP des spécialités à base d’ondansétron, il est actuellement mentionné que l’emploi de l’ondansétron n’est pas recommandé pendant la grossesse (situation au 01/12/13). |