Les inhibiteurs de la DPP-4 dans le diabète ne diminuent pas le risque d’évènements cardiovasculaires, mais ne les augmentent pas non plus[Déjà paru dans la rubrique " Bon à savoir" sur notre site Web le 18/10/13] Le New England Journal of Medicine a publié récemment les résultats des deux premières études réalisées à la demande de la Food and Drug Administration (FDA) américaine dans le cadre de l’évaluation de l’innocuité cardio-vasculaire des antidiabétiques. Cette question fait suite au retrait de la rosiglitazone en 2010 en raison de ses effets indésirables cardio-vasculaires. Il s’agit de deux études randomisées contrôlées par placebo, menées chez des patients avec un risque cardio-vasculaire élevé, qui ont évalué l’effet de deux inhibiteurs de la DPP-4, d’une part la saxagliptine (Onglyza®; en association à la metformine, Komboglyze®), et d’autre part l’alogliptine (non disponible en Belgique), sur des critères d’évaluation cardio-vasculaires. Le critère d’évaluation primaire dans ces deux études était une combinaison de mortalité cardio-vasculaire, infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral non fatals. Ces études ont évalué si les inhibiteurs de la DPP-4 entraînaient plus d’évènements cardio-vasculaires que le placebo (non-infériorité), et en cas de non-infériorité avérée, il a également été évalué si les inhibiteurs de la DPP-4 occasionnaient moins d’évènements cardio-vasculaires que le placebo (supériorité).
L’incidence accrue d’hospitalisations en raison d’une insuffisance cardiaque dans le groupe de patients traités par la saxagliptine est toutefois un signal qui incite à la prudence. Par ailleurs, ces deux études n’ont pas montré de risque accru d’effets indésirables pancréatiques [à ce sujet, voir Folia de septembre 2013 ]. Les auteurs d’un éditorial se rapportant à ces études estiment que ces données mettent en doute l’utilisation de l’HbA1c comme critère d’évaluation intermédiaire pour prévoir les risques ou les bénéfices cardio-vasculaires des antidiabétiques, et ils concluent qu’une prise en charge intensive des facteurs de risque cardio-vasculaires s’avère plus importante qu’un contrôle glycémique intensif pour réduire le risque cardio-vasculaire chez les patients diabétiques3. Pour l’heure, le rôle approprié des inhibiteurs de la DPP-4 est toujours incertain vu leur coût élevé et ces premières études décevantes sur des critères d'évaluation cliniquement significatifs. Ces études étaient toutefois relativement courtes; des études de plus longue durée sont en cours. En ce qui concerne la prise en charge du diabète de type 2, nous renvoyons à l’article paru dans les Folia de mai 2013 . 1 N Engl J Med 2013; 369: 1317-26 (doi :10.1056/NEJMoa1307684) 2 N Engl J Med 2013; 369: 1327-35 (doi : 10.1056/NEJMoa1305889) 3 N Engl J Med 2013; 369: 1285-7 (doi : 10.1056/NEJMp1309610) |