Prévention des infections urinaires récidivantes chez l’enfant
L’usage rationnel des antibiotiques dans les infections urinaires a déjà été discuté dans les Folia de juin 2005, janvier 2006, juillet 2006 et juillet 2007. Il y est écrit que l’apparition d’une infection urinaire chez l’enfant doit faire suspecter l’existence d’une anomalie du système urinaire, en particulier chez les garçons, les filles de moins de 5 ans, et chez les filles pré-pubères présentant des infections récidivantes. Lorsqu’une anomalie, p. ex. un reflux vésico-urétéral, est mise en évidence, une antibiothérapie prophylactique est souvent prescrite afin de diminuer le risque de récidives et d’atteinte rénale. Les données sur lesquelles repose cette pratique sont cependant limitées. Récemment sont parues les recommandations révisées du National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) sur la prise en charge de l’infection urinaire chez l’enfant (via http://guidance.nice.org.uk/CG054 ). Les recommandations relatives à l’antibiothérapie prophylactique chez l’enfant sont les suivantes.
Les auteurs concluent que la meilleure façon de prévenir la morbidité associée aux infections urinaires est de poser rapidement le diagnostic et de traiter rapidement tout épisode d’infection urinaire [ Brit Med J 2007; 335: 395-7 avec un éditorial : 356-7 ]. En ce qui concerne le reflux vésico-urétéral, il ressort d’une large étude de cohorte édiatrique (74.974 enfants âgés de moins de 7 ans) que le risque d’infections urinaires récidivantes n’est pas accru en cas de reflux vésico-urétéral léger à modéré (grade 1 à 3), mais qu’il l’est bien en cas de reflux plus sévère (grade 4 à 5) [ JAMA 2007; 298: 179-86 ]. Les résultats de cette étude suggèrent également que l’administration prophylactique d’antibiotiques ne semble pas toujours efficace pour diminuer le nombre de récidives, même chez les enfants atteints d’un reflux de grade 4 à 5, et qu’elle est associée à un risque accru de résistance. Les résultats en ce qui concerne l’efficacité de l’antibiothérapie prophylactique en présence d’un reflux de grade 4 à 5 doivent toutefois être interprétés avec prudence étant donné le très faible nombre d’enfants inclus dans ce groupe. A côté de la prophylaxie médicamenteuse, il a été démontré chez des femmes adultes ayant déjà un antécédent d’infection urinaire que l’utilisation journalière de canneberge (sous forme de jus ou de capsules) diminue le nombre de récidives d’infection urinaire [ La Revue Prescrire 2007; 27: 595-7]. Les données chez l’enfant sont toutefois très limitées. |