Traitement du "restless legs syndrome”

Suite à l’article sur le traitement du "restless legs syndrome" paru dans les Folia de décembre 2004 , nous avons reçu plusieurs commentaires et questions quant à la place d’autres traitements tels le sulfate de quinine, la prométhazine ou la valériane dans cette indication. Comme mentionné dans les Folia, les données sur le "restess legs syndrome" sont limitées et divers médicaments sont utilisés en l’absence de preuves convaincantes de leur efficacité. Aucun des médicaments cités plus haut n’est toutefois mentionné dans les articles ayant servi de référence pour l’article des Folia de décembre 2004 [ Drug Ther Bull 2003; 41: 81-83 et N Engl J Med 2003; 348: 2103-09 ].

Un article paru récemment dans le Geneesmiddelenbulletin [2004; 38: 73-77]mentionne à propos de la quinine, que peu d’études randomisées contrôlées ont été publiées sur son effet dans le traitement du "restless legs syndrome"; ces études sont en outre de petite taille et leurs résultats sont contradictoires ou non convaincants. Il convient en outre de tenir compte des nombreux effets indésirables parfois graves de la quinine tels éruption cutanée, troubles gastro-intestinaux, cinchonisme (avec entre autres céphalées, vertiges, troubles visuels, acouphènes), troubles hématologiques et allongement de l’intervalle QT avec risque d’arythmie, et ce même à des doses thérapeutiques. Dans un article des Folia de juillet 2001 sur la quinine dans les crampes musculaires, la conclusion était que son utilisation ne se justifie pas étant donné l’absence de preuve d’efficacité et le risque d’effets indésirables graves voire fatals. Cette conclusion est également valable dans le "restless legs syndrome".

Quant aux autres médicaments cités plus haut tels la prométhazine ou la valériane, aucune donnée concernant leur utilisation dans le "restless legs syndrome" n’a été retrouvée dans la littérature. Il est probable que ces médicaments sont utilisés, à l’instar des benzodiazépines, pour leur effet sédatif. Cependant, tenant compte de l’absence de preuve d’efficacité et des effets indésirables de ces médicaments, leur utilisation dans le traitement du "restless legs syndrome" n’est pas recommandée.