Vaccin contre l’hépatite B et risque d’affections neurologiques démyélinisantes: état de la question

La fièvre et les réactions locales constituent les effets indésirables les plus fréquents du vaccin contre l’hépatite B (Engerix B®, Hbvaxpro®). Des réactions anaphylactiques, dont l’incidence est estimée à moins de 1 cas pour 100.000 injections, peuvent aussi survenir.

Il y a environ une dizaine d’années est apparue une controverse, surtout en France, au sujet d’un risque éventuel de maladies neurologiques démyélinisantes, comme la sclérose en plaques, lié à la vaccination contre l’hépatite B. Une étude récente a ravivé la discussion à ce sujet. Un article récent de La Revue Prescrire [2004; 24: 590-600]fait le point sur la question. Les données épidémiologiques concernant la relation entre la vaccination contre l’hépatite B et le risque d’affections neurologiques démyélinisantes proviennent de 3 études de cohortes et de 6 études cas-témoins. Huit de ces 9 études n’ont pas montré d’augmentation statistiquement significative du risque d’affection neurologique démyélinisantes. Dans une de ces 9 études publiée récemment dans Neurology [2004; 63: 838-42], on a toutefois observé une association statistiquement significative entre la sclérose en plaques et la vaccination contre l’hépatite B [risque relatif: 3,1 intervalle de confiance à 95%: 1,2-4,9]. Cette étude a été réalisée à partir d’une base de données de médecine générale britannique. Selon les auteurs d’un éditorial complémentaire [ Neurology 2004; 63: 772-73], cette étude n’apporte pas de preuves suffisantes pour changer d’attitude par rapport à la vaccination contre l’hépatite B. Après évaluation des résultats de cette étude, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) n’a pas remis en cause le rapport bénéfice-risque favorable de la vaccination contre l’hépatite B.

Qu’en est-il de la vaccination des personnes atteintes de sclérose en plaques? Selon les auteurs de l’article de La Revue Prescrire, les données épidémiologiques actuellement disponibles (qui concernent surtout le vaccin contre la grippe) n’ont pas mis en évidence un effet de la vaccination sur la survenue de nouvelles poussées. Ils estiment cependant que, vu la qualité limitée des études, un risque ne peut être exclu.

L’article de La Revue Prescrire conclut que la vaccination contre l’hépatite B reste recommandée chez les personnes non immunisées et exposées à un risque accru d’hépatite B. Chez les patients atteints de sclérose en plaques, la balance bénéfice-risque doit être évaluée avant toute vaccination.

Des informations utiles à ce sujet sont aussi disponibles sur le site web français de la "Haute Autorité de santé" ( www.anaes.fr , cliquer "Publications", choisir "Infectiologie", recommandations du 9 novembre 2004), et dans le Tijdschrift voor Geneeskunde [2004; 60: 1468-75.