Une insuffisance surrénale peut-elle survenir lors de l’utilisation de corticostéroïdes par voie nasale?

Suite à l’articulet paru dans les Folia de janvier 2003 sur le risque d’insuffisance surrénale lors de l’utilisation de corticostéroïdes à inhaler chez des enfants asthmatiques, un médecin nous a demandé si ce risque existe également lors de l’utilisation de corticostéroïdes par voie nasale.

Ceci a fait l’objet de plusieurs études contrôlées par placebo, dont certaines chez l’enfant.

  • Dans certaines études, l’effet sur le cortisol sérique le matin, ou sur l’excrétion urinaire de cortisol la nuit ou après stimulation par l’ACTH a été mesuré [ J Allergy Clin Immunol 98 : 32-38(1996) ; 101 : 157-162(1998) ; 101 : 470-474(1998) ; 102 : 191-197(1998) ]. Aux doses thérapeutiques, aucun effet sur ces paramètres n’a été constaté dans la plupart des études effectuées sur une période de 4 à 6 semaines. Dans une étude chez l’adulte, un effet sur l’excrétion urinaire de cortisol la nuit a été constaté après 4 jours avec le fluticasone, la triamcinolone et la béclométasone, mais l’effet n’était statistiquement significatif que pour le fluticasone.
  • Dans deux études randomisées, contrôlées par placebo, effectuées chez des enfants, il a été examiné par knémométrie (une méthode pour mesurer de manière précise et non invasive les modifications à court terme de la croissance des jambes) si l’administration par voie nasale de doses thérapeutiques de budésonide ou de mométasone (dans l’une des études), et de triamcinolone ou de fluticasone (dans l’autre étude) influençait à court terme (2 semaines) la vitesse de croissance des jambes [ J Allergy Clin Immunol 104 : 948-952(1999) ; Ann Allergy Asthma Immunol 90 : 56-62((200) ]. Les résultats ne montrent pas de différence de vitesse de croissance par rapport au placebo.

Les résultats de ces études cliniques sont encourageants. Une influence sur l’axe hypothalamo-hypophysaire ou sur la croissance osseuse ne peut cependant pas non plus être exclue lors de l’utilisation de corticostéroïdes par voie nasale, surtout lorsqu’il s’agit d’un corticostéroïde puissant ou de doses élevées.