Les glitazones dans le diabète de type 2


Abstract

Les glitazones constituent une nouvelle classe de molécules qui diminuent la résistance à l’insuline dans le diabète de type 2. La pioglitazone et la rosiglitazone sont proposées, en association à la metformine chez les patients obèses, ou à un sulfamidé hypoglycémiant lorsque la metformine est contre-indiquée ou mal tolérée, chez les patients insuffisamment équilibrés par un antidiabétique oral à doses maximales. Des études complémentaires s’avèrent nécessaires pour déterminer leur efficacité et leur innocuité à long terme.

Les dérivés de la thiazolidinedione, également appelés "glitazones&quot, sont une nouvelle classe de molécules qui diminuent la résistance à l’insuline dans le diabète de type 2. Etant donné le rôle défavorable de l’insulinorésistance dans la pathogénie de l’arthérosclérose, les glitazones pourraient contribuer à diminuer le risque cardio-vasculaire. L’effet des glitazones sur le profil lipidique fait cependant l’objet de discussions, car ils entraînent une augmentation tant du LDL que du HDL-cholestérol, et donc du cholestérol total.

La troglitazone fut la première molécule de cette nouvelle classe mais elle fut rapidement retirée du marché en raison de son hépatotoxicité [voir Folia d’ avril 1998]. Récemment, la pioglitazone et la rosiglitazone ont été développées; elles sont proposées en association à la metformine chez les patients obèses, ou à un sulfamidé hypoglycémiant lorsque la metformine est contre-indiquée ou mal tolérée.

Des études cliniques ont montré que l’association d’un glitazone à la metformine ou à un sulfamidé hypoglycémiant est particulièrement efficace pour le contrôle glycémique. Une diminution des besoins en insuline a également été constatée avec les glitazones, mais leur association à l’insuline est contre-indiquée étant donné qu’une augmentation du risque d’insuffisance cardiaque a été observée dans une étude clinique dans laquelle elles étaient associées. On ne dispose pas encore de données comparatives entre l’association de metformine et d’un glitazone, et l’association de metformine et d’un sulfamidé hypoglycémiant.

D’après les données actuelles, la pioglitazone et la rosiglitazone présentent un faible risque d’hépatotoxicité [voir aussi Note de la rédaction]. Par prudence, les glitazones sont cependant contre-indiqués en cas d’insuffisance hépatique. L’insuffisance cardiaque est également une contre-indication. La pioglitazone est un inducteur du cytochrome P450 CYP3A4 et peut dès lors être à l’origine d’interactions médicamenteuses, par exemple avec les contraceptifs oraux.

Ces nouveaux médicaments auront probablement une place importante dans la prise en charge du diabète de type 2, mais des études complémentaires s’avèrent nécessaires pour déterminer leur efficacité et leur innocuité à long terme.

D’après

  • A. Krentz: Thiazolidinediones for type 2 diabetes. Brit Med J 321 : 252-253(2000) K.J.M. Schimmel en B.G.H. van Solkema: Rosiglitazon, de nodige reserve? Pharma Selecta 16 : 144- 148(2000)

Noms de spécialités


Pioglitazone: Actos Glustin enregistrés mais non commercialisés

Rosiglitazone: Avandia Nyracta Venvia enregistrés mais non commercialisés

  • Deux cas d’hépatotoxicité ont été décrits récemment avec la rosiglitazone [ Ann Intern Med ]. L’hépatotoxicité est survenue respectivement 2 et 3 semaines après l’instauration du traitement et elle fut réversible à l’arrêt de celui-ci. Les auteurs recommandent dès lors un contrôle régulier de la fonction hépatique pendant la première année de traitement.
  • En Belgique, la rosiglitazone et la pioglitazone sont enregistrées mais ne sont pas encore commercialisées. L’indication qui figure dans la notice est la suivante: "Traitement du diabète de type 2, en association avec un antidiabétique oral chez les patients insuffisamment équilibrés par la metformine ou un sulfamidé hypoglycémiant à doses maximales:
    • en association avec la metformine uniquement chez les patients obèses,
    • en association avec un sulfamidé hypoglycémiant uniquement chez les patients intolérants à la metformine ou pour lesquels la metformine est contre-indiquée.&quot