Dans un Flash VIG-news1, l’agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) attire l’attention sur des cas d’utilisation abusive de sirops à base de dextrométhorphane, surtout par de jeunes adolescents, afin d’obtenir des effets psychotropes. Une hospitalisation a été nécessaire dans certains cas. L’AFMPS recommande aux pharmaciens d’être attentifs au risque d’utilisation abusive lors de la délivrance de médicaments à base de dextrométhorphane, spécialement chez les adolescents et jeunes adultes ainsi que chez les patients ayant des antécédents d’abus de médicaments ou de substances psychoactives.
En cas de surdosage, le dextrométhorphane peut provoquer entre autres excitation, confusion, dépression respiratoire, syndrome sérotoninergique [voir aussi Répertoire Intro 6.2.4.], voire coma. Ces effets peuvent être amplifiés par l’alcool et d’autres psychotropes, et peuvent être particulièrement importants chez les métaboliseurs lents pour le CYP2D6 (environ 10% de la population) et en cas de prise simultanée d’inhibiteurs du CYP2D6 (e.a. fluoxétine, paroxétine, quinidine et terbinafine) .
En cas de surdosage, le patient doit être référé d’urgence à un médecin. Face à toute suspicion de surdosage grave, une hospitalisation immédiate est indispensable.
L’AFMPS encourage la notification d’abus de médicaments:
- abus sans effet indésirable: via ADR@afmps.be
- abus avec effet indésirable: via la fiche jaune (www.fichejaune.be)
Commentaire du CBIP
Aussi bien pour la prescription que pour la délivrance de médicaments à base de dextrométhorphane, il importe d’être attentif à une utilisation abusive. On ne peut exclure que le dextrométhorphane fasse plus fréquemment qu’auparavant l’objet d’abus: les antitussifs à base de codéine et ses dérivés (dihydrocodéine, éthylmorphine) ont été soumis à prescription en 2013, en raison du risque d’abus et de dépendance [voir Folia mars 2013]. Les sirops à base de dextrométhorphane sont en délivrance libre à la pharmacie, entre autres parce qu’il est en général admis qu’une dépendance classique aux opioïdes ne survient pas avec le dextrométhorphane2.
Sources spécifiques
1 Flash VIG-news: risque d’utilisation abusive du dextrométhorphane, notamment par des adolescents, en vue d’obtenir des effets psychotropes (20/02/2019), via https://www.afmps.be/fr/news/flash_vig_news_risque_dutilisation_abusive_du_dextromethorphane_notamment_par_des_adolescents
2 Martindale, version en ligne (dernière consultation le 27/06/19).