Bon à savoir: nouveaux anticoagulants: que faire lors d’une intervention?[Déjà paru dans la rubrique " bon à savoir " sur notre site Web le 10/01/12] Récemment, le dabigatran (Pradaxa®) et le rivaroxaban (Xarelto®), qui étaient déjà utilisés en prévention de la thrombose veineuse profonde en cas de chirurgie orthopédique majeure, ont également été approuvés dans la prévention des complications thrombo-emboliques liées à la fibrillation auriculaire [voir aussi Folia d' octobre 2011 et décembre 2011 ; pour le rivaroxaban, la nouvelle indication a été approuvée en décembre 2011]. L’avantage de ces médicaments est que, contrairement aux antagonistes de la vitamine K (telle la warfarine, Marevan®), ils ne nécessitent pas de contrôle de l’INR ou d’adaptation posologique. Ces nouveaux anticoagulants ne sont actuellement pas remboursés par l’INAMI dans la fibrillation auriculaire (situation au 01/02/12). Un dentiste, confronté à un patient traité par le rivaroxaban, nous questionne sur la nécessité d’interrompre ce médicament en cas d’intervention dentaire, et sur les mesures à prendre en cas d’hémorragie. Cette question se pose également pour toute autre intervention chirurgicale. La première question du dentiste concerne la nécessité d’interrompre le rivaroxaban au moment d’une intervention dentaire, et cette question se pose aussi pour le dabigatran. On adoptera ici la même attitude qu’avec les antagonistes de la vitamine K [voir aussi Folia de juin 2011 ], sauf qu’ici, un contrôle de l’INR n’est pas requis et si l’on décide d’interrompre le rivaroxaban ou le dabigatran, il convient de le faire seulement 24 heures avant l’intervention (ou plus longtemps en cas d’insuffisance rénale prononcée).
La seconde question du dentiste porte sur les mesures à prendre en cas d’hémorragie. Il n’existe pas d’antidote contre ces nouveaux produits; la vitamine K (utilisée comme antidote en cas de problèmes avec un antagoniste de la vitamine K) et la protamine (antidote de l’héparine) n’ont aucun effet ici. En cas d’intervention dentaire, mais aussi lors d’interventions chirurgicales en général, il importe surtout de prendre des mesures locales visant à prévenir et à traiter les hémorragies. En cas d’hémorragie sévère irrémédiable, du plasma frais ou des concentrés de facteurs de coagulation peuvent s’avérer nécessaires. Un commentaire plus détaillé sur les propriétés de ces médicaments, leurs effets indésirables (entre autres les hémorragies), leurs interactions avec les isoenzymes CYP et la glycoprotéine P paraîtra dans l’un des prochains numéros des Folia. |